Rénovation énergétique : les passoires thermiques en voie de disparition ? - 19/03/2025

La question de l’efficacité des travaux de rénovation énergétique sur les logements classés F ou G, considérés comme des passoires thermiques, suscite de nombreuses interrogations. Certaines déclarations récentes suggèrent par exemple qu'une majorité de ces logements resteraient dans cette catégorie après travaux. Une analyse plus détaillée des données disponibles permet toutefois de nuancer cette affirmation.

Une mauvaise lecture des chiffres disponibles

L'idée selon laquelle 60 % des passoires thermiques resteraient classées F ou G après rénovation découle d'une interprétation erronée d'un rapport de la Cour des comptes publié en 2023. Ce document analysait le programme MaPrimeRénov’ Sérénité, qui permettait aux ménages modestes de financer des travaux d'amélioration énergétique. Selon ce rapport, 20 % des logements ayant bénéficié de ce programme restaient classés F ou G après travaux, tandis que 41 % atteignaient une étiquette E. Cependant, les logements classés E ne sont pas considérés comme des passoires thermiques. Additionner ces deux pourcentages pour conclure que 60 % des logements rénovés restent des passoires constitue donc une erreur d’interprétation. En réalité, seuls 20 % des logements rénovés avec cette aide conservaient le statut de passoire thermique après travaux.

Un dispositif renforcé depuis 2024

Depuis 2024, le programme MaPrimeRénov’ Sérénité a été remplacé par un dispositif plus exigeant de rénovation d’ampleur. Pour être éligibles à une aide publique, les travaux doivent désormais permettre un gain d’au moins deux classes énergétiques. Un logement classé G devra donc atteindre au minimum une étiquette E après travaux pour bénéficier d’une subvention. Ce nouveau cadre garantit qu’un logement rénové dans le cadre d’une aide publique ne peut plus rester une passoire thermique une fois les travaux achevés. Cette condition vise à assurer une amélioration significative de la performance énergétique du parc immobilier.

Des résultats encourageants, mais une évaluation globale encore difficile

Si ce nouveau dispositif permet d’obtenir des résultats concrets, une évaluation complète de la situation reste complexe. Tous les travaux de rénovation ne sont pas réalisés grâce à une aide publique, ce qui complique le suivi global. Les données disponibles montrent cependant une tendance positive. Le nombre de passoires thermiques, en baisse continue, prouve que les dispositifs de rénovation énergétique produisent des résultats concrets. Cette évolution témoigne de l’impact réel des mesures mises en place pour encourager la transition énergétique dans le secteur résidentiel.